À l’issue d’un printemps marqué par un déficit de précipitations et des épisodes ponctuels de températures élevées pour la saison, la situation de la ressource en eau en Haute-Savoie appelle à la vigilance.
Le mois de mai a connu un léger déficit pluviométrique. Ce mois, crucial pour la recharge des nappes avant l’été, n’a pas permis de compenser les déficits enregistrés en février, mars et avril. Les pluies orageuses survenues en fin mai et début juin ont apporté un soutien bienvenu, mais les cours d’eau poursuivent leur baisse rapide, conséquence d’un enneigement hivernal modéré et d’une pluviométrie insuffisante.
La majorité des débits du territoire a atteint désormais le seuil de vigilance ; certains secteurs présentent déjà une situation plus tendue, notamment le bassin versant du Chéran.
Si les conditions météorologiques ne s’améliorent pas rapidement, une dégradation plus marquée et les premières restrictions pourraient survenir dès le début de l’été.
Mise à jour le 25/06/25
La sécheresse est un épisode de manque d’eau plus ou moins long, mais suffisant pour que les sols et la flore soient affectés. Ce phénomène peut être cyclique ou exceptionnel, et entraîne des conséquences variées : assèchement des cours d’eau, déstabilisation des milieux naturels, impact sur l’approvisionnement en eau potable, augmentation du risque d’incendies…
La sécheresse peut résulter d’un manque de pluie, quand la quantité d’eau issue des précipitation est nettement inférieure aux normales saisonnières sur une période prolongée. Les épisodes de sécheresse peuvent être aussi le résultat d’une utilisation trop intensive ou inadaptée de l’eau disponible. On distingue ainsi trois grands types de sécheresses&nbps;:
Avec le changement climatique, les sécheresses seront de plus en plus récurrentes.
En cas d’épisode de sécheresse, les niveaux d’eau s’abaissent, ce qui peut empêcher le prélèvement d’eau et son utilisation. Au-delà de la problématique à court terme de difficulté voire de rupture d’accès à l’eau potable, la baisse des niveaux d’eau entraîne également des dégradations de la qualité de l’eau (liés à une augmentation de la température de l’eau, à une moindre dilution de substances rejetées, à des fluctuations brutales, etc.).
Cette altération de la qualité peut à son tour entrainer des difficultés de traitement et/ou une dégradation de l’eau distribuée.
À plus long terme, les situations de rupture dans le système d’alimentation en eau potable ont un impact structurel fort car la perte de pression voire la « vidange » des réseaux d’alimentation en eau entraîne un risque de contamination de ces réseaux, par l’intrusion d’eaux parasites contaminées ou le décollement des biofilms présents dans les canalisations par exemple, mais aussi un risque élevé de ruptures de canalisations lors de la remise en eau ou de la remise en pression.
Pour faire face aux périodes d’insuffisance de la ressource en eau, les préfets peuvent prendre des mesures exceptionnelles, graduelles et temporaires de limitation ou de suspension des usages de l’eau non prioritaires pour les particuliers et les professionnels, selon 4 niveaux de gravité :
Thonon Agglomération œuvre quotidiennement pour éviter les pénuries. Toutefois ces dernières ne peuvent être complètement exclues, dans la mesure où des maillages manquent encore entre certaines communes du territoire, pour s’entraider en cas de besoin. Des plans d'urgence préalablement définis sont alors déployés au cas par cas, et dans les cas extrêmes, les communes peuvent être amenées à mettre en place un approvisionnement des habitants par camion-citerne ou encore des distributions d’eau embouteillé.
Pour mieux informer les particuliers sur les restrictions de sécheresse en cours, l'Etat a lancé la plateforme VigiEAU, pour connaître le niveau d'alerte de la zone dans laquelle vous vous situez et les actions à mettre en oeuvre afin d'économiser l'eau.
Non, pour les communes en situation d'alerte, des arrêtés municipaux plus restrictifs que l'arrêté préfectoral peuvent être pris à la discrétion des maires, notamment si des inquiétudes apparaissent en matière de continuité de l’alimentation en eau potable.
Pour savoir si des mesures de restriction s'appliquent à l'échelle de votre commune, contactez votre mairie.
C’est une solution déjà utilisée au maximum des capacités de production, mais elle présente des limites environnementales, énergétiques et financières.
En effet, l’eau des sources naturelles de montagne, captée en altitude, utilise la gravité pour être acheminée jusqu’à nos habitations ; mais l’eau venant du lac, puisée à 40 mètres de profondeur, à 800 mètres au large d’Yvoire, est distribuée par un ensemble d’ouvrages, qui ne peuvent desservir dans tous les cas que la partie avale du territoire. Et surtout, l’énergie électrique utilisée et le coût de l’exploitation sont mécaniquement bien plus élevés (40 fois plus par rapport à l’exploitation gravitaire).
L’usine d’embouteillage des eaux minérales de Thonon prélève environ 40 fois moins que Thonon Agglomération, ce qui représente un volume très faible par rapport à l’échelle de notre territoire. C’est donc bien au niveau des usagers du service d’eau potable que les efforts doivent porter en période de sécheresse.
De plus, les ressources thermominérales profondes et les ressources exploitées pour l’eau potable fonctionnent de façon totalement indépendante.
Leur seul lien est de partager le même bassin versant et d’être le fruit des précipitations passées sur le territoire.
L’infraction aux mesures de restriction des usages de l’eau en période de sécheresse est punie d’une contravention de 5ème classe pouvant aller jusqu’à 1 500 € d’amende pour les personnes physiques et 7 500 € pour les personnes morales.