Les prévisions météo annoncent le retour de températures estivales élevées. Ces conditions sèches persistantes ne laissent pas espérer une amélioration naturelle à court terme, accentuant la pression sur les milieux aquatiques et les usages de l’eau.
Ainsi, à compter du 17 juillet 2025, les bassins suivants sont placés en alerte renforcée sécheresse par la préfecture de la Haute-Savoie:
Chéran
Sud-Ouest lémanique
Dranses
Dans ces zones, des restrictions plus strictes s’appliqueront, notamment en ce qui concerne l’usage de l’eau pour l’arrosage, le remplissage des piscines ou encore certains usages agricoles et industriels.
Le reste de la Haute-Savoie reste en état d’alerte.
Le bassin de l’Arve amont, jusqu’ici épargné, passe quant à lui en vigilance.
En mai, les précipitations ont été insuffisantes pour compenser les déficits de février, mars et avril. Malgré quelques orages fin mai et début juin, les rivières continuent de baisser rapidement.
En cause : un enneigement hivernal faible et une recharge printanière des nappes phréatiques insuffisante.
Conséquence : la majorité des cours d’eau du territoire a atteint le seuil de vigilance, et certaines zones, comme le bassin versant du Chéran, sont déjà en tension. Sur le territoire de Thonon Agglomération, le captage des Moises est également concerné, avec des débits proches des niveaux bas de 2022.
Les nappes phréatiques se remplissent principalement en automne et au printemps, lorsque les pluies s’infiltrent lentement dans le sol. En hiver, la neige stocke l’eau, mais elle ne contribue à la recharge qu’à la fonte. Si les précipitations sont rares ou trop intenses (comme les orages), l’eau ruisselle au lieu de s’infiltrer, limitant la recharge.
Voici quelques éléments pour mieux comprendre la situation hydrologique sur le territoire.
Il a plu en 2025... mais ce n’est pas la quantité globale qui suffit à garantir une bonne santé des réserves d’eau. Ce qui compte, c’est la manière dont cette pluie tombe, sa répartition dans le temps, et sa capacité à s’infiltrer.
Les données de la station de Morillon montrent :
Les nappes ne se remplissent pas aussitôt qu’il pleut. Il faut des pluies régulières et modérées, qui s’infiltrent en profondeur. Or, l’hiver a été peu neigeux, réduisant la réserve de fonte printanière. Le printemps, sec et chaud, a accentué l'évaporation et limité la recharge.
Le suivi du captage des Moises confirme :
Mise à jour 08/07/25
Les nappes ne sont pas les seules concernées. Les cours d’eau dépendent en grande partie de l’alimentation naturelle par les nappes souterraines. Moins d’eau dans les nappes = moins de débit dans les rivières, surtout en été, période déjà tendue par les fortes températures.
Pour en savoir plus : https://vigieau.gouv.fr/
Communiqué officiel : Préfecture de la Haute-Savoie