Thonon Agglomération
Actualité
16/07/2025 Environnement

Face à la dégradation continue de la situation hydrologique, la préfecture de Haute-Savoie renforce les mesures de restriction liées à la sécheresse.

Déjà fragilisée par les fortes chaleurs du mois de juin, la situation s’est encore aggravée début juillet, avec une baisse marquée des débits des cours d’eau et une diminution significative des ressources en eau sur plusieurs bassins versants. Les précipitations récentes, bien que présentes, n'ont pas suffi à inverser la tendance, notamment dans les secteurs du bassin du Chéran et du Chablais.

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Un été sous tension hydrique

Les prévisions météo annoncent le retour de températures estivales élevées. Ces conditions sèches persistantes ne laissent pas espérer une amélioration naturelle à court terme, accentuant la pression sur les milieux aquatiques et les usages de l’eau.

Nouvelles zones en alerte renforcée

Ainsi, à compter du 17 juillet 2025, les bassins suivants sont placés en alerte renforcée sécheresse par la préfecture de la Haute-Savoie:

  • Chéran

  • Sud-Ouest lémanique

  • Dranses

Dans ces zones, des restrictions plus strictes s’appliqueront, notamment en ce qui concerne l’usage de l’eau pour l’arrosage, le remplissage des piscines ou encore certains usages agricoles et industriels.

État du reste du département

  • Le reste de la Haute-Savoie reste en état d’alerte.

  • Le bassin de l’Arve amont, jusqu’ici épargné, passe quant à lui en vigilance.


En mai, les précipitations ont été insuffisantes pour compenser les déficits de février, mars et avril. Malgré quelques orages fin mai et début juin, les rivières continuent de baisser rapidement.

En cause : un enneigement hivernal faible et une recharge printanière des nappes phréatiques insuffisante.

Conséquence : la majorité des cours d’eau du territoire a atteint le seuil de vigilance, et certaines zones, comme le bassin versant du Chéran, sont déjà en tension. Sur le territoire de Thonon Agglomération, le captage des Moises est également concerné, avec des débits proches des niveaux bas de 2022.

Comment se rechargent les nappes phréatiques ?

Les nappes phréatiques se remplissent principalement en automne et au printemps, lorsque les pluies s’infiltrent lentement dans le sol. En hiver, la neige stocke l’eau, mais elle ne contribue à la recharge qu’à la fonte. Si les précipitations sont rares ou trop intenses (comme les orages), l’eau ruisselle au lieu de s’infiltrer, limitant la recharge.

Pourquoi sommes-nous en alerte sécheresse renforcée ? On vous explique.

Voici quelques éléments pour mieux comprendre la situation hydrologique sur le territoire.

1. Explication de la pluviométrie

Il a plu en 2025... mais ce n’est pas la quantité globale qui suffit à garantir une bonne santé des réserves d’eau. Ce qui compte, c’est la manière dont cette pluie tombe, sa répartition dans le temps, et sa capacité à s’infiltrer.

Les données de la station de Morillon montrent :

  • Un mois de janvier très pluvieux (166 mm), suivi d’un pic brutal début février, avec un épisode orageux intense.

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  • Ce type de pluie soudaine provoque du ruissellement plus que de l’infiltration : l’eau file en surface au lieu de pénétrer lentement dans le sol et de recharger les nappes.
  • Ensuite, février, mars et avril ont été nettement déficitaires en précipitations par rapport aux moyennes.
  • En mai, quelques épisodes pluvieux ont eu lieu, mais trop ponctuels pour inverser la tendance.

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2. Les nappes phréatiques se rechargent lentement

Les nappes ne se remplissent pas aussitôt qu’il pleut. Il faut des pluies régulières et modérées, qui s’infiltrent en profondeur. Or, l’hiver a été peu neigeux, réduisant la réserve de fonte printanière. Le printemps, sec et chaud, a accentué l'évaporation et limité la recharge.

3. Le niveau du captage des Moises en baisse

Le suivi du captage des Moises confirme :

  • Une tendance à la baisse du niveau depuis avril.
  • Des niveaux proches du seuil de vigilance, comparables à ceux de 2022, une année déjà marquée par des tensions sur la ressource.
  • Si cette baisse se poursuit, les seuils d’alerte pourraient être atteints rapidement, avec des conséquences concrètes pour l’alimentation en eau potable.

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Mise à jour 08/07/25

4. Les cours d’eau également touchés

Les nappes ne sont pas les seules concernées. Les cours d’eau dépendent en grande partie de l’alimentation naturelle par les nappes souterraines. Moins d’eau dans les nappes = moins de débit dans les rivières, surtout en été, période déjà tendue par les fortes températures.

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Pour en savoir plus : https://vigieau.gouv.fr/

Communiqué officiel : Préfecture de la Haute-Savoie